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SAINT AULAYE
en PERIGORD
FRANCE 24410 |
LA GRANDE HISTOIRE
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Des Wisigoths à l'an mille
Depuis César en en 53 av.JC jusqu'en 419 les Romains possèdent
l'Angoumois avant que Honorius lègue l'Aquitaine aux Wisigoths
: "depuis la rivière Loyre jusqu'aux Pyrénées".
Toulouse et l'Aquitaine connaissent de
nouveaux maîtres : les wisigoths. Ces germains se christianisent
en même temps que la contrée.
Le Ve siècle voit les barbares se répandre en
Gaule. Cette lente fusion des paysans gallo-romains
et des Germains, pour certains, anciens soldats de Rome, facilite
le remplacement des villaes par des hameaux dépendant d'une
place fortifiée. L'ancien oppidum gaulois s'entoure de remparts avec
les premiers germains au Ve siècle et se transforme donc
en bourg ( du germain burg : place forte ). Depuis, Le Bourg regroupe
derrière ses remparts les magistrats, les prêtres,
les marchands et les artisans.
La fin du Ve siècle entérine
l'écroulement de l'empire romain. Qui est suivi, en 507,
de la défaite des wisigoths face à Clovis à
Vouillé dans le Poitou. Celui-ci fait raser les murailles d'Angoulême.
Ces successeurs chassent les Wisigoths d'Aquitaine, ils nomment
des Comtes qui rebâtissent les murailles des grandes villes. Depuis cette
époque, les Comtes d'Angoumois exercent une autorité rarement soumise à celle
d'un Roi de France
Avec les mérovingiens, les marchandises
et les hommes circulent à nouveau dans la Double sur le réseau de la Gaule romaine.
Nos grands chemins du VIe
siècle voient circuler les marchands Juifs et Syriens qui
conversent en grec. Mais sous Dagobert (629-639) un renversement
progressif de la conjoncture se marque et cette régression
dure jusqu'à la fin du VIIe siècle. Dans son ensemble
l'agriculture régresse , la forêt reconquiert le
sol, l'espace économique romain se dégrade mais
survit jusqu'au VIIIe siècle.
Les Maures sont à Toulouse en
721, mais sont défaits en 732 à Poitiers par Charles
Martel . En 731, Charles Martel dévaste l'Aquitaine du Duc
Eudes. La même année, Abd-ere-Rhâman élimine
l'émir Othman, un maure allié d'Eudes, et brûle
Bordeaux. Eudes se réfugie auprès de Charles Martel.
De ces années de présence
en nos contrées, les Maures nous ont laissés le
teint plus mat des périgourdins et bien des techniques.
Une de celles-ci, l'alambic (al ambic) a été en
partie détournée de son but premier, l'élaboration
d'une pharmacopée, au profit de la distillation d'alcool
(al cohol). Le Musée
du Cognac, du Vin et du Pineau donne un aperçu de la
technique de distillation qui a évolué jusqu'au XVIIIe.
Ces Maures nous ont laissé également
des toponymes comme La Maure, vers Parcoul, La Mauretie vers St Privat ou encore l'homme Maure vers La Roche-Chalais.
Lors du repli de troupes de Abd-ere-Rhâman après
sa défaite, la légende voudrait qu'une princesse
mauresque, originaire de Carcassonne, ait fait une halte sur la
butte Carcasse et y a laissé son nom.
La légende est belle mais "Carcasse"
et "Carcassonne" tiennent leur nom de "carchassium" qui
en gallo-romain signifie forme en saillie.
La tradition rapporte aussi que depuis
des temps immémoriaux les eulaliens s'enterrent "châ
Carcassou", près du cluseau. Tout comme celui d'Aubeterre, le cluseau
Carcasse
a pu devenir chapelle pour honorer le vrai Dieu, elle veille en
compagnie de la lanterne des morts (ou des Maures?) sur le cimetière
entouré de noyers.
Avec les carolingiens l'économie
redémarre, des routes, des ponts et des moulins sont construits.
En 751 le Pont du moulin est construit
ou reconstruit. Il enjambe la Risonne et permet d'atteindre le
moulin sur l'autre rive.
Une croix y est placée au centre
pour en interdire le passage au diable. Des tanneries s'installent
aussi entre le moulin et la butte carcasse.
En 762, dans sa guerre contre le Duc
d'Aquitaine, Pépin le Bref fait raser les murailles d'Angoulême
et de Périgueux. Un peu avant Pâques
768, lors de sa fuite devant son vainqueur, le dernier Duc
d'Aquitaine, Waïfre (745-768) fils d' Hunald d'ascendance
mérovingienne, est abattu prés d'Eygurande au milieu de la Double.
En 778, Taillefer de Léon est comte
particulier d'Angoumois dépendant du comte général du Poitou Peu après, sans murailles, les villes
d'Angoulême et de Périgueux sont occupées
par les pirates Danois. La fin du IXe siècle connaît les
invasions normandes, ces barbares remontent les rivières
comme l'Isle jusqu'à Périgueux ou encore comme la
Dordogne et la Vézére.
Sur la Dronne, en utilisant les endroits ancestraux
des guetteurs, une chaîne de mottes est construite. La Motte de Durfort ,
altitude 73m, en constitue un des maillons. Elle suit celle de
La Motte à
Puygoyon , altitude
79m, située sur la commune de Saint-Quentin de Chalais
près de Bazac à moins d'une lieue
à l'Ouest et précède celle, naturelle, du Terrier
de Lambrette, altitude 97m. Ainsi, à
la moindre alerte, les moines et la population peuvent se réfugier
dans le château-fort
de Saint Aulaye.
En 866, Vulgrin, Comte du Périgord, reçoit l'Angoumois
et la mission d'en chasser les normands. Sur les communues de Faye,
St Martial et St
Martin il construit le château de Ribérac.
Avec Saint Aulaye et Aubeterre
les fortifications se succèdent sur la Dronne. Ses fils considèrent la charge
comme héréditaire. Son fils Aldouin fortifie
Angoulême et s'approprie le comté d'Angoumois et Guillaume 1er le comté
du Périgord, "à la charge seulement de la foi et de l'hommage".
En 929, Guillaume "Taillefer"
pourfend d'un seul coup la cuirasse et le corps de Stonius le
chef des Normands. Sous la domination des Taillefer l'Angoumois
dépend tour à tour du royaume de France ou de celui
d'Angleterre.
A la suite de l'ébranlement
du royaume, le 3 juillet 987, les Grands réunis à
Senlis, élisent Hugues Capet, roi des Francs. Mais les
grands états féodaux comme le duché de Bretagne
ou celui de Guyenne sont trop éloignés pour que
le Roi puisse y asseoir sa domination. Les Grands s'attribuent
de nouveaux pouvoirs : le seigneur oblige la population à
utiliser ses fours banaux,
son moulin contre rétribution, il est vrai que le seigneur
rend justice.
Suite
last update : 14 déc. 2003