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La bastide
Histoire
La Double
La Latière

SAINT-AULAYE en
PERIGORD
France 24410

 

SYLVA EDOBOLA

La forêt de la Double

 

César, dans ses commentaires, la nomma <<Sylva Edobola>>. Un chroniqueur du VIIIe siècle la voit comme la forêt mange borne ( EDO : manger et BOLA : borne, limite ) car elle empiète en Angoumois, en Bordelais, en Périgord et en Saintonge. Les gallo-romains changent son nom pour <<Saltus de Doblas>> (hauteur boisée et cultivée) et au XIIe apparaît sur les cartes <<Dupla Duplum>>. Les doubleauds l'appellent <<la DOBLA>>

Le chêne, l'étang et le pin

<<Aux premiers temps de l'époque historique, la forêt couvrait la Double actuelle jusqu'à Chalais, vers le Nord, puis devait se limiter approximativement par une ligne passant par l'Ouest, par Brossac, Barbezieux, Montendre, Montlieu, Montguyon, revenait vers l'Est, au long et au Sud de la vallée de l'Isle et de Mussidan, remontait à Vergt, puis Vesone, Beaulieu, Chancelade, jusqu'au Sud Est de Ribérac>> (Dussolier)

A partir du Xe siècle des communautés monastiques s'installent tels que Sent Estefe de Poi Mangor , Sent Estefe d'Aiguranda. Au XIIIe siècle, sous la poussée démographique et l'action des moines de nouvelles paroisses s'établissent Sent Marton de Paracol, Sent Paul de l'Esparron, Sent Michèu de la Clusa, Senta Maria d'Eschaurniac,... Après les Guerres de Cent Ans, la double est dépeuplée. Vers la fin du XVe, les seigneurs reçoivent à bras ouverts des "étrangers" et leurs donnent des terres à faibles redevances, "vains cens". A l'origine, Vanxains portait le nom de Avanscens ou A vans cens. (BALAGUER)

Le chemin dans les taillis

Dans cette Double, le bois, le sable et la fougère royale (pour la soude) permirent le développement de verreries. <<cette industrie, un instant florissante sous le règne de Henri II (1547-1559), comme celles des fondeurs de cloches, tomba de plus en plus en décadence à partir du règne de Henri IV (1589-1610), pour disparaître définitivement avec l'Ancien régime. Bien que selon les lettres patentes de Charles VII, nul ne doit exercer le dit art s'il n'est noble, les maîtres verriers n'étaient que de pauvres artisans. Les principales fabriques étaient dans la Double, situées à : Saint-Michel-de-Double, Saint-Vincent, Servanches, Echourgnac, Eygurande, Gardedeuil, La Jemaye, Menesplet, Saint-André, Saint-Antoine, Pizou, Saint-Barthélémy, Saint-Christophe, Saint-Etienne, Puycorbier, Saint-jean-d'Ataux, Saint-Martial-d'Artenset >> (Robert TATIN).

A la fin du XVIIIe, la Double du Périgord devient terre maudite, empoisonnée par les fièvres (la suette milière, la tremblote). C'est à cette époque qu'a commencé <<le déboisement de la forêt qui drainait les eaux, les absorbait, évitant leur stagnation et, de ce dernier fait, évitait la multiplication des moustiques et autres agents de la malaria>> (Dussolier). Le roman d'Eugène Leroy "l'ennemie de la mort" se déroule pendant cette période et raconte la vie d'un médecin du XIXe dans la Double du Périgord.

La panne pour vider l'étang

Le dernier sorcier doubleaud est mort au tout début du XXe siècle. Avec les vieux doubleauds, ont également disparues <<les histoires souvent effrayantes de la séculaire forêt; du loup-garou, de la ganipote, de la chèvre blanche ou de la Dame Blanche>> (Robert Tatin)