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SAINT AULAYE
en PERIGORD
FRANCE 24410 |
LA GRANDE HISTOIRE
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De l'âge du fer aux Gallo-romains.
A partir du VIIe siècle
avant J.-C., des groupes de cavaliers indo-européens ,
étendent leur domination au Sud de la Loire . On peut trouver
une confirmation de leur établissement dans l'origine du
nom de la butte Carcasse ( KAR = pierre, KASS = arbre ) et de la rivière
La Dronne
qui se dit "la droona" en patois ( -ONA = rivière).
Ils maîtrisent la métallurgie du fer, leurs princes
sont ensevelis avec leur trésor sous des tumulus comme
celui situé à Vaudu au sud de
La
ROCHE CHALAIS. Ils ont peut-être
été les premiers à fortifier le village
de Saint Aulaye par ajoute de palissades à l'éperon
rocheux
Ces étrangers précédent
les Celtes, nos ancêtres les gaulois, qui, dès le
IVe siècle envahissent nos contrées. Ce sont des
guerriers intrépides, des forgerons experts et sont porteurs
d'une culture et d'une religion originales. Entre l'arbre, la
pierre et la source, la butte Carcasse voit certainement l'érection d'une stèle
à la gloire du dieu-guerrier, roi des dieux. Par contre
en dessous, la grotte de la déesse-mère est utilisée
comme cluseau, un entrepôt pour les denrées alimentaires.
Les Gaulois utilisèrent probablement
le minerai de La Mer de
Fer et pour combustible le bois de la forêt
voisine pour leur métallurgie. Le sable doubleaud, "la
grave", a pu permettre la réalisation de bijoux en
pâte de verre. Tout cela à proximité d'un
lieu d'échange : La
Latière qui a toujours fait le lien entre les pétrocoriens
et les santons ou dans la langue d'aujourd'hui, entre les périgourdins
et les saintongeais. Depuis , la contrée
est sous la protection de 3 divinités : la déesse-mère
des sapiens sapiens, le dieu-guerrier des pré-celtes et
l'esprit de la source guérisseuse
Nos anciens nous ont laissés
quelques maisons d'artisan s'étageant depuis l'oppidum
(village fortifié) jusqu'à la rivière près
de la butte Carcasse . Le Grand
Chemin date peut-être aussi de cette époque.
Quelques toponymes nous rappellent nos ancêtres, comme des
noms de source tels que
Font Joine ou encore Font DinDon.
Après une lente déstructuration
de l'espace celtique, l'Aquitaine tombe
en -56. Les romains possèdent l'Angoumois depuis
César en 53 av.JC. En -52, 5000 guerriers pétrocores renforcent l'armée
de Vercingétorix. Les premières vignes sont plantées à Bergerac
et dans la région. Bien que les aquitains se révoltent contre les Romains
en -52, la
contrée se romanise en moins d'un siècle. En 16 av.JC, les romains
fondent Vésone, futur Périgueux.
Dès
le 1er siècle, les druides et l'alphabet grec font placent
aux prêtres et aux caractères romains; les celtes
deviennent gaulois (gallia, galli). Les sacrifices de Cabouchère (boucherie
de têtes) sont proscrits. La butte Carcasse a pu accueillir
un temple romain pour y honorer le dieu
Mercure ou Cybèle la terre-mère. Le village se trouve
à l'intersection des zones d'influence des cités
de Vesuna (Périgueux) de Mediolanum Santonum (Saintes)
et de Burdigala (Bordeaux).
Jusqu'au IIe siècle, la pax
romana permet le développement des échanges et des
routes. Des chars transformés en voiture de voyage et des
chariots de marchands parcourent la forêt de la Double. La sardine salée de Douarnenez
arrive en tonneaux aux foires de la région; au XXe siècle
la tradition locale l'appelait toujours la "sardine de baricot". Au
IIe, Burdigala ( Bordeaux
) couvrent 126 hectares et est un grand centre commercial
cosmopolite.
Mais par la suite, les petits propriétaires
qui perdent leur lopin de terre à la suite de brigandage
ou qui sont chassés par les agents du fisc, se réfugient
dans les "villaes". Ces usines agricoles transforment
le gaulois libre en esclave (colon). L'esclavage, qui se développe,
génère des révoltes de paysans. Ces jacqueries
ou bagaudes (du celte baga : combat) ne résistent pas aux
troupes organisées mais elles sont propices aux invasions
barbares.
Les chrétiens sont persécutés dans tout
l'empire romain depuis 64 avec Néron jusqu'en 313 lorsque Constantin se sert
de la religion chrétienne pour s'imposer. Il organise la religion chrétienne
à l'image de l'administration de l'empire. Les villes sont christianisées
avant les campagnes, où les ruraux restent des "païens" du mot
romain qualifiant les paysans. En 340 l'Empereur fixe les féroces Francs en
Belgique. Ils deviennent cultivateurs avec obligation de défendre le
territoire.
Saint Martin (315-397), ce saint dont la
légende dit qu'il a partagé son manteau avec un pauvre, convertit les
campagnes moins par sa rhétorique qu'avec l'aide de son épée. Il est très actif à
l'Ouest de la forêt de la Double, dans le Libournais
et le Blayais. Il est nommé évêque de Tours en 380. Cette même année,
l'empereur Théodose 1er Le Grand, fait du christianisme la religion de l'empire
Priscillien, évêque d'Avila, formé à
Bordeaux, prêche plus d'abstinence. Il est excommunié en 380 puis torturé et
décapité en 383 à Trèves. Ces disciples et lui sont les premiers
hérétiques exécutés par l'Église. Dorénavant, c'est par les armes que l'Église
catholique romaine argumentera face aux différentes théories religieuses. Les
dernières idoles païennes sont abattues.
La vie d'Ausone
(310-395), l'écrivain vivisque de langue
romaine, coïncide avec la christianisation de l'Aquitaine. Il enseigne à
Bordeaux et condamne les hérésies, sans pour cela, être un grand
croyant. Poète et épicurien, il apprécie les vins de la
région. Selon
lui, "il n'est pas juste qu'un poète peu sobre ait pour juge un lecteur
à jeun". Il rédige un ouvrage de propagande impériale intitulé
"La Moselle" qui évoque les faits et sites de Rhénanie. L'empereur
Valentinien l'utilise pour amadouer les Germains de la région de Trèves et de
les allier à Rome contre les Barbares.
last update : 10 août 2002